SIGNET FUMAX


SIGNET FUMAX

(13)

(Suite alternative du 6060ème épisode et de la suite 6060.1 signée Finn. Résumé des épisodes précédents : Velo° et Finn se sont égarés, on ne va quand même pas les laisser tout seuls.)

Velo° posa son tricycle par terre, sortit une boite à outils du coffre et commença à en déballer le contenu. Finn observait, toujours intrigué.

Autour d'eux, le brouillard s'était refermé, les isolant du groupe qui maintenant s'éloignait dans la barque. On entendait le murmure amorti de leur conversation, probablement à moins d'une trentaine de mètres de là. Dans leur mouvement spiroïdal d'exploration, Velo° et Finn ne s'étaient pas éloignés de beaucoup, le long des berges de l'étang, mais déjà les autres leur étaient invisibles.

- Tu crois que c'est une bonne idée, de s'éloigner du groupe ? s'inquiéta Finn.

- Bien sûr. Je suis anti-badauds. Et il n'y a pas de raison de partager une bonne idée avec tout le monde. Parce que, bon, c'est pas le tout de discuter mécanique, mais je ne t'ai pas emmené à l'écart pour te faire admirer mon vélo. Tu l'as bien deviné: le brouillard que dégagent mes fuites d'huile doit nous permettre d'exécuter mon plan dans la discrétion. Tu vas voir comme il est brillant.

Velo° avait commencé à gonfler ce qui s'avérait prendre la forme de flotteurs en forme de tête de Mickey, et commença à expliquer, tout en poursuivant sa tâche :

- On ne me fera pas croire que ce bateau pourri, là-bas, est la nef encalminée. Le seul fait que Mickey s'y accroche m'incite à être anti-bateau.

Par contre, Papyrus a raison : l'obscurité naturelle du lieu, même si les vapeurs d'échappement du tricycle y contribuent, est de bon augure. Mon interprétation est la suivante : la Vérité est une jeune femme qui sort de l'eau, nue et un miroir à la main. Donc, on doit trouver la Vérité quelque part sur cet étang. Et je te parie qu'on va trouver de l'autre côté de l'eau une plage, style Golfe Juan, peuplée de vahinés en tenue de Dame Nature.

Il avait fini de fixer les flotteurs contre son tricycle, le transformant en pédalo improvisé.

- Tu ne crois pas qu'on devrait prévenir les autres d'abord ? proposa Finn.

- Je suis aussi anti-d'abord, répondit Velo°, en poussant son engin dans l'eau glauque et sirupeuse de l'étang. De toutes façons, ils sont partis sans nous.

Drazic et sa troupe devait avoir terminé leur ouvrage. Leurs voix se déplaçaient dans le brouillard: ils avaient très probablement assemblé des troncs d'arbre pour en faire un radeau. Ils entendirent à travers la brume les imprécations de Drazic contre le groupe embarqué dans la nef encal(a)minée. Velo° et Finn s'embarquèrent sur le tricycle, qui s'avéra flotter, malgré le poids.

- Où va-t-on ? demanda Finn.

- A tribord, répondit Velo°. Je suis anti-bâbord.

Leur esquif s'éloigna du rivage. Les eaux croupies, particulièrement nauséabondes dans ces parages, étaient encombrées de débris végétaux variés. Ils passèrent trop près d'un enchevêtrement de branches de sapin flottant à la dérive, qui crevèrent plusieurs têtes de Mickey.

- Et zut, constata Velo°. Nous avons été trahis par les aiguilles de sapin. Pourtant, le visuel de la 470, une épée plantée dans une tête au pied d'un sapin, ça aurait du m'alerter.

Le tricycle et ses passagers s'enfoncèrent dans les eaux putrides noyées de brume, avec la lenteur et l'inexorabilité grandioses d'une version revisitée du naufrage du Titanic, en plus petit et en plus olfactif.

- Ton idée, c'était de la daube, commenta platoniquement Finn avant qu'ils ne disparaissent. Et ne me réponds pas que tu es anti-de-la-daube.

(Vous avez compris que, sauf épisode alternatif, nous retrouvons nos deux amis pour la suite dans le 6074ème épisode, déjà paru)

Note de Mickey : cet épisode de "Signet Fumax" est répertorié sur le forum sous le numéro 6116.

Cliquez ici pour lire la suite
Haut de page