SIGNET FUMAX


SIGNET FUMAX

(1787)

SI VIS PACEM, PARA BELLUM

1787ème épisode

(Suite du 1662ème épisode, mais assez dans le prolongement du 1770ème épisode).

1. Voici ce qui est rapporté dans le Livre, afin que les pires aveugles voient et que les pires sourds entendent. Louée soit la parole du Démiurge, car les zélateurs du Q s'en prennent plein les ouvertures.

2. Au Septentrion se trouvait la ville de Tyr. Et sur la ville régnait un roi nommé Hiram. Celui-ci était un grand chasseur de trésor devant l'Éternité, et il avait choisi pour pseudonyme le nom d'un de ses architectes, qui se nommait lui aussi Hiram.

3. Et Hiram pensait en lui-même : "Voilà, ne suis-je point avisé de prendre pour pseudonyme le nom de quelqu'un qui porte le même nom que moi ? Car celui qui connaît le nom de son prochain détient une clé qui ouvre la porte de son âme. Et celui qui devinerait le chiffre secret de ma Certification pourrait télécharger mes solutions cachées parmi la myriade d'images découpées dans "Playgoy" qui reposent dans le ventre de mon Golem. Mais ainsi, celui qui recherchera mon vrai nom ne pourra le découvrir car il pensera qu'il doit être différent de mon pseudonyme. Et même si quelqu'un vient à trouver que je me nomme en réalité Hiram, à celui-là je pourrai toujours prétendre qu'il est encore en train de m'appeler par mon nom d'emprunt."

4. Un jour, alors qu'il était dans la septième année de sa quête de la Chouette d'Or, Hiram s'était endormi sur les reliefs d'un repas fort copieux, arrosé de bon vin et agrémenté par la présence de nombreuses femmes.

5. Or, la nature lui avait donné en partage un caractère difficile, un grand appétit pour l'or et les nourritures terrestres et son foie était fragile. Et son sommeil fut peuplé de crampes d'estomac et de songes pénibles.

6. Et voici quels furent ses songes : il avançait dans la solitude, pauvre et vêtu de sacs et couvert de cendres, il vivait de petits métiers, voyageait dans des véhicules lépreux achetés d'occasion, couchait dans des terriers ou dans des hachélems sans confort, mangeait du chiendent et buvait de l'eau, il était stérile et les femmes se gaussaient de lui, et une grande multitude d'organisateurs de chasses aux trésors le sodomisaient, en pensées, en paroles et en actes.

6bis. Et sans lubrifiant.

7. S'étant réveillé avec le goût de la bile dans l'arrière de la bouche et une enclume dans le dedans de la tête, il appela autour de lui sa famille, ses amis et tous ses gens.

8. Et sa famille, ses amis et tous ses gens se rassemblèrent autour de lui, si nombreux qu'ils remplissaient l'espace que donne mon deuxième de la charade, et ceux qui ne pouvaient voir se bousculaient au portillon, s'injuriaient abondamment et se disputaient les accès Internet et les places près des haut-parleurs.

9. Et Hiram dit : "Voici, le Démiurge m'a envoyé un songe qui a empli mon coeur de doute et de supplice. Et le songe disait en son langage énigmatique ceci : Pol Wens et Exocet ont construit un édifice dans l'édifice, ils ont écrit la chasse des chasses, et ce blasphème est cause que désormais nous ne tuerons plus le veau gras qu'une fois par an (à condition de le trouver) et nous verserons des libations en suivant les arcanes d'un autre livre que celui de la Chouette. Mon peuple a faim de fêtes, et voici qu'il faudrait ne festoyer qu'une fois l'an."

10. "En vérité, le nom de chasse de Pol Wens n'est-il pas Armageddon, et n'est-ce pas là le nom de la dernière bataille que je dois mener sous les murs de Megiddo ? Le visage de ces hommes est celui de l'Ennemi, leurs pensées sont comme des flatulences dans les boyaux de leur tête, leurs paroles sont comme de la fiente et leurs actes sont déplacés. Le Démiurge a maudit leur race et a conclu une alliance avec moi et mon peuple pour les faire disparaître de la surface de la terre".

11. Et la multitude qui écoutait ces paroles applaudit et cria et rit et siffla, se frappant le ventre et les cuisses en chantant le nom de l'animal sacré : "Chouette! Chouette!" et aussi : "Alléluia !", ce qui veut dire : "Va y avoir du baston".

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