TH2001 (énigmes et solutions)


TREASURE HUNT 2001

PROLOGUE

En juin 1997, Max Valentin roulait en cahotant sur la rive occidentale du Nil, entre Quattah et
As Subu' en Nubie, où il allait rejoindre un ami photographe qui effectuait là un reportage pour le compte d'un magazine allemand.

Il était dix heures du matin lorsqu'il aperçut un homme allongé dans le sable au creux d'une cuvette. Il s'arrêta. Âgé d'une cinquantaine d'années, l'individu avait l'air mal en point et respirait avec difficulté. Pensant qu'il avait été piqué par un scorpion ou mordu par un serpent, Max essaya d'interroger le malheureux afin de lui venir en aide. De ses explications un peu embrouillées, il comprit que l'homme avait fait une chute et souffrait d'une entorse. Il se trouvait là depuis deux jours sans nourriture et sans eau, incapable de gravir la pente sablonneuse qui se dérobait sous ses pieds. Après l'avoir fait boire, Max le hissa au sommet de la cuvette et le chargea dans sa 4X4, puis le conduisit au village de Tumas Wa 'Afiyah, où il habitait.

Dans la soirée, Mahmoud - c'était son prénom -, remis de ses émotions après quelques soins, demanda à l'un de ses fils d'aller chercher une boîte en bois et de la remettre à Max. Il lui fit comprendre que c'était un cadeau qu'il lui destinait. Max ouvrit la boîte. A l'intérieur, roulée dans un petit morceau de toile, il découvrit une pierre sombre, d'une singulière beauté. Il n'avait jamais rien vu de tel. Il la déposa au creux de sa main et l'observa de plus près : de la taille d'une bille, elle était à la fois opaque et translucide, crépusculaire et miroitante. Elle semblait prête à absorber la lumière comme une éponge sèche absorbe l'eau, et à s'en gorger.

Homme pragmatique, peu enclin aux émotions irrationnelles, Max Valentin ne s'attendait pas à être envahi par cette sensation étrange, mélange de fascination et de crainte, qui le submergea à cet instant précis. Il eut le sentiment très net que ses veines se vidaient d'un coup de leur sang, pour charrier un liquide glacé. Mais peut-être cette impression désagréable était-elle due au fait que, se tournant vers Mahmoud, il surprit chez lui un mouvement instinctif de recul, comme si la pierre, éclaboussée par la lumière venant de la porte, lui inspirait de la terreur ou de la répulsion.

Max fut déconcerté par cette réaction, car, après tout, Mahmoud venait à l'instant-même de la lui offrir. Cela le fit penser à un maître de maison qui, à table, se pincerait le nez en servant ses invités ! Puis l'Egyptien fit un geste pour faire comprendre qu'il y avait autre chose dans la boîte. Max en tira trois rouleaux de papyrus, et déploya doucement l'un d'eux sur une petite table. Il était couvert d'hiéroglyphes. Max n'y connaissait rien en matière de papyrus, et encore moins en hiéroglyphes. Bien sûr, il avait souvent eu l'occasion d'en voir de près ; mais jamais d'en toucher.

En revanche, dans certaines boutiques du Caire, il avait manipulé d'atroces imitations réservées aux touristes, et c'est à l'une de ces contrefaçons qu'il pensait avoir affaire. Avec difficulté, Mahmoud expliqua que la pierre et les papyrus avaient appartenu à son père, au père de son père, et au père de celui-ci, et ainsi depuis des générations ; et Max comprit qu'en les lui offrant, l'Egyptien voulait certes lui faire plaisir, mais qu'il était surtout pressé de se débarrasser d'objets auxquels, croyait-il, était attaché un sortilège ! Dans ce cas, pensa Max, pourquoi ne les avait-il pas tout bonnement enterrés quelque part dans le désert ? Mystère. La seule explication qui lui vint à l'esprit, c'était que Mahmoud voulait sans doute mettre la plus grande distance possible entre le "sortilège" et lui ! L'homme parut réellement soulagé lorsque Max rangea la boîte dans sa voiture. Après avoir remercié et salué son hôte, Max lança le moteur et s'éloigna dans le soleil couchant, poursuivi par des volutes de poussière.
Il était loin de se douter, alors, que cette anecdote allait être le point de départ d'une extraordinaire aventure !

Une semaine plus tard, de retour à Paris, il rangea la pierre et les papyrus dans le tiroir de son bureau, et n'y pensa plus.
Ce n'est qu'en janvier 1998, devant se rendre chez un diamantaire d'Anvers, qu'il décida d'emporter la pierre, à tout hasard, afin de la soumettre à son examen. L'homme se dirigea vers la fenêtre et vissa une loupe sur son oeil droit. Ayant observé l'objet pendant quelques instants à la lumière du soleil, il se redressa et dévisagea Max en silence. Puis il demanda :
- D'où tenez-vous cette pierre, Monsieur Valentin ?
Ignorant la question, Max demanda :
- Qu'est-ce que c'est, au juste ?
- Ce que c'est ?... Mais c'est un vrai diamant noir ! fit l'autre en brassant l'air de ses bras. Magnifique, cher ami, absolument magnifique ! D'une qualité exceptionnelle !
- Un diamant noir ? s'étonna Max. Ça existe ?...
- Eh oui, ça existe ! Ce sont des pierres très rares, surtout quand elles sont de cette taille !
Max ouvrit des yeux ronds.
- Bigre !... Et quelle est la valeur de ce caillou ? demanda-t-il.
- Je n'en sais rien. La valeur des diamants noirs est très difficile à évaluer, justement à cause de leur rareté. Celui-ci est parfaitement sphérique, ce qui rend son estimation plus difficile encore... Mais ce que je peux vous dire, c'est que vous avez là une pierre vraiment étonnante !

De retour à Paris, Max téléphona à un ami qui habite à Assouan, et le chargea de porter la bonne nouvelle au brave Mahmoud, à Tumas Wa 'Afiyah : la pierre, qu'il désirait lui rendre, était un diamant ! Trois jours plus tard, la réponse lui parvint. Max n'en crut pas ses oreilles : Mahmoud y renonçait, refusant même tout dédommagement. L'Egyptien s'était dit soulagé d'en être définitivement débarrassé, et ne voulait plus jamais en entendre parler !
Max prit contact avec le Professeur S. à Paris, grand spécialiste de l'Egypte ancienne. Le lendemain, il était dans son bureau et lui montrait les rouleaux. Le Professeur S. y jeta un coup d'oil et l'excitation gagna son visage.
- Sous réserve d'un examen plus poussé, dit-il, ces papyrus me semblent authentiques.
- Que voulez-vous dire, au juste ?... Qu'il s'agit bien de papyrus fabriqués et vieillis artificiellement au fond d'un atelier à l'intention des gogos de touristes ; ou que ces rouleaux sont anciens ?...
- C'est tout à fait étonnant. Je pense qu'ils ont entre 2200 et 2500 ans. Ils sont dans un état de conservation exceptionnel !
- Hein ? fit Max, interloqué.
- Je voudrais les examiner. Le seul fait que ces textes soient présentés sous une forme hiéroglyphique et non démotique, prouve leur importance... Laissez-les moi, et je vous les traduirai.

Quelques jours plus tard, le Professeur S. fit parvenir à Max Valentin un E-mail l'informant que les rouleaux pouvaient être datés de la XXIXe dynastie. Suivait la traduction des hiéroglyphes. Max lut :

"Afin que ses traits soient à jamais préservés, aujourd'hui a été prise l'empreinte du noble visage du jeune Nefer, sage, érudit et courageux, déjà aimé de tous, tombé sous les coups de ses ennemis. Nous avons noué autour de son masque une plaque en or portant son nom. Quel malheur ! Nefer était le gardien de la Pierre de Soleb. Entre ses mains, le pouvoir de cette pierre maléfique était annihilé, et son action corruptrice restait sans effet sur nous, respectueux sujets de l'Horus Néphéritès, roi des Deux Terres. Mais hélas ! La Pierre de Soleb a été dérobée à Nefer par ceux qui osèrent attenter à sa vie. Qui sait entre quelles mains viles et impies elle se trouve aujourd'hui ?

Moi, Ptahmès, prêtre d'Anubis, affirme que le monde connaîtra la haine, la douleur et les larmes jusqu'au jour où la redoutable Pierre de Soleb aura été récupérée et dissimulée aux yeux des hommes. Ce jour viendra dans 2400 années. C'est alors qu'elle sera confiée au plus méritant de tous les êtres qui vivent au-delà des quatre horizons. Lui seul sera digne de succéder à Nefer et de devenir le gardien de la pierre maléfique. Lorsque, grâce à lui, elle aura retrouvé l'obscurité, la malédiction sera rompue. Le monde connaîtra à nouveau l'amour, la paix, et la prospérité. Ce sera le début d'une ère nouvelle."

Dire que ce texte enflamma l'imagination de Max Valentin serait un doux euphémisme ! Il ne tenait plus en place ! Etait-il possible que le diamant noir en sa possession fut la Pierre de Soleb ayant jadis appartenu à Nefer ?...
Il déplia le morceau de toile qui protégeait la pierre, la saisit, et la fit miroiter à la lumière du jour. Il se demanda comment elle avait abouti dans le modeste village de Tumas Wa 'Afiyah ; combien de mains l'avaient touchée, combien d'yeux, pendant tous ces siècles, s'étaient posés sur elle. Soudain, pendant qu'il la fixait ainsi, intensément, Max eut l'impression que la pierre palpitait dans sa paume, et qu'elle devenait de plus en plus chaude. Etait-il le jouet de son imagination ?... Il s'ébroua et rangea prestement la pierre dans l'obscurité de son tiroir. Puis il essuya la main sur son pantalon, comme s'il avait touché du venin. Pendant une semaine, il fut souffrant sans que son médecin ne parvînt à diagnostiquer l'origine de son mal. Une fois rétabli, il apprit que le diamantaire anversois venait de mourir après avoir présenté les mêmes symptômes que lui : violentes migraines, fièvre, nausées et saignements de nez. Max eut une pensée pour cet homme et s'étonna de la similarité de leurs maux...

Quinze jours plus tard, l'aventure prit une tournure véritablement inouïe, et aujourd'hui encore, Max Valentin interprète ce qui se passa comme un signe. Ce matin-là, donc, vers dix heures, il reçut la visite d'un ami, J. T., amateur d'art éclairé et passionné d'égyptologie. Bien sûr, Max lui raconta toute l'histoire, et lui fit lire la traduction que le Professeur S. avait faite des hiéroglyphes de Ptahmès.

- Nefer ??? s'écria son visiteur. Je sais où se trouve un masque, contemporain du pharaon Néphéritès Ier, et qui porte autour du cou une plaque en or à ce nom !...
- Quoi ?... Tu en es sûr ? demanda Max, soudain fébrile.
- Et comment ! répondit J. T. J'ai eu l'occasion de le tenir entre mes mains et de l'admirer à plusieurs reprises. Ce masque, recouvert d'une fine pellicule d'or, est celui d'un jeune homme aux yeux grands ouverts, tirés vers les tempes ; esquissant un léger sourire triste qui fait irrésistiblement penser à celui de la Joconde. Lorsqu'on se place face à lui, on dirait qu'il vous écoute avec bienveillance. Toute sa physionomie respire la bonté et la sérénité. Vraiment magique!... C'est l'un des masques les plus émouvants que j'aie jamais vus. Une pièce unique, splendide !
- Et où se trouve-t-il ?
- Dans une collection privée, à Londres. Le propriétaire est un lord, très sympathique, vieille famille, armoiries vénérables et tout et tout... Attends, je te note ses coordonnées.
J. T. inscrivit un nom et un numéro de téléphone sur une feuille de son calepin.
- Appelle-le de ma part, ajouta-t-il en arrachant la feuille et en la tendant à Max. Je n'en reviens pas... Quelle histoire !

Puis il voulut admirer le Diamant Noir de Soleb. Il se dirigea vers la fenêtre et l'examina à la lumière, avant de le poser sur la table avec une grimace qui, sur l'instant, laissa Max perplexe. Le surlendemain, J. T. était cloué au lit, souffrant de migraines, de vertiges et de saignements de nez, accompagnés d'une forte fièvre. Interrogé, il avoua avoir ressenti une sorte de nausée violente lorsqu'il avait manipulé la pierre, deux jours plus tôt. Coïncidence ? Max Valentin en est persuadé : "Je n'ai jamais cru aux calembredaines entourant la découverte du trésor de Toutankhamon", dit-il, "et je ne vais pas, aujourd'hui, admettre la réalité des pouvoirs magiques d'un prétendu diamant maudit réagissant à la lumière du soleil !" Mais sait-on jamais ?

Raconter ici comment Max Valentin réussit à convaincre le lord anglais de lui céder le masque de Nefer, serait trop long. Mais dès qu'il fut en possession de l'objet, Max décida de tout entreprendre pour que la prophétie de Ptahmès s'accomplisse.
Il composa une série d'énigmes dont la résolution permettrait "au plus méritant de tous les êtres qui vivent au-delà des quatre horizons" de devenir le digne successeur de Nefer, c'est-à-dire le gardien du Diamant Noir de Soleb. Max voulut que l'astuce, l'intelligence, et la ténacité ne soient pas suffisantes. Aussi fit-il en sorte que, pour un individu isolé, il soit extrêmement difficile de venir à bout des énigmes sans l'aide d'autres joueurs autour du monde. L'entraide - jusqu'au moment où, parvenu dans la dernière partie de cette chasse au trésor, chacun jouerait pour soi - serait donc la clé du succès de cette quête.

Puis il fit réaliser par un grand joaillier un somptueux reliquaire en or rehaussé de pierreries, vibrant hommage à la splendeur de l'Egypte millénaire, destiné à recevoir le masque de Nefer. Dans le socle de ce reliquaire fut aménagé un tiroir à secret dans lequel le Diamant Noir de Soleb serait confiné, le dissimulant ainsi "pour toujours aux yeux des hommes", ainsi que le souhaitait le sage Ptahmès. Mais peut-être le gagnant, dans quelques années, sera-t-il tenté d'ouvrir ce tiroir et d'en sortir la pierre.

- Qu'il sache alors, précise Max, que cela ne sera pas chose aisée : il devra trouver la combinaison secrète permettant de faire coulisser ce tiroir. S'il n'y parvenait pas, le défi pourra être relevé par ses enfants, ses petits-enfants ou ses arrière-petits-enfants... à leurs risques et périls !

Enfin, Max Valentin prit contact avec la société CRYO NETWORKS, pour laquelle il avait déjà réalisé douze chasses au trésor sur le thème "Venise, fortune et gloire dans la Cité des Doges". Il lui demanda de concevoir un site spécifique pour cette chasse au trésor planétaire, et de mettre en action son étonnante technologie SCOL, seule capable d'apporter aux énigmes le réalisme qu'il souhaitait. Le résultat dépassa ses espérances !

J'espère que vous tirerez grand plaisir à "casser" ses énigmes !

2400 ANNÉES
SONT AUJOURD'HUI RÉVOLUES.
LE TEMPS EST VENU POUR QUE SE RÉALISE
LA PROPHÉTIE DE PTAHMES !

Quelques informations supplémentaires :
Cette chasse au trésor vous permettra d'identifier une zone finale, zone dans laquelle a été cachée une clé en or. Cette clé ouvre la porte de la chambre forte dans laquelle se trouve le trésor. Pour nous signifier que vous avez atteint cette étape, il vous suffira de vous plier aux instructions données dans la dernière énigme. Nous vous inviterons alors dans cette zone, et vous remettrons une enveloppe contenant les instructions qu'il vous faudra suivre, sous les objectifs des journalistes venus du monde entier pour assister à votre triomphe, et qui vous permettront de localiser l'endroit précis où vous attend la clé en or !

*

ENIGMES
http://lionel.le.tallec.free.fr/2/TH/index.htm

Haut de page