LA LUMIÈRE |
La notion de Lumière - et à travers elle celle de Ténèbres - semblant
être une constante de la Chasse, il m'apparaît intéressant de vous proposer la
lecture de l'article suivant. La dimension symbolique qui en ressort me semble être
identique à celle qui ressort de la plupart des énigmes du Jeu.
d'après un article de © 1996, Encyclopædia Universalis France S.A.
L’opposition lumière-ténèbres constitue un symbole universel. Pour en
esquisser l’enjeu symbolique, on peut introduire trois grandes acceptions de
la lumière sur le plan de l’imaginaire : la lumière-séparation, la
lumière-orientation, la lumière-transformation. Ces trois aspects de la
lumière comme symbole se définissent par rapport à trois altérités ou trois
formes de ténèbres, soit, respectivement : l’abîme ; l’obscurité ; l’ombre
et l’opacité. Lumière-séparation et abîme s’opposent dans une symbolique de
la création. Lumière-orientation et obscurité structurent la symbolique de
la connaissance. La lumière-transformation se heurte à une double altérité :
s’opposant à l’opacité, elle est le symbole de la manifestation, se
confrontant à l’ombre, elle devient le symbole de la purification (catharsis).
La dimension proprement démiurgique de cette opposition se retrouve à la
racine de toutes les grandes cosmogonies. Du sein d’un abîme préalable
(chaos, tehom, tohu-bohu), sans fond, sans forme, va brusquement émerger
l’ordre, c’est-à-dire la séparation-archétype originelle.
La dimension spécifique de la lumière-orientation se donne à travers l’image-archétype du chemin. Chemin ascendant peuplé d’images lumineuses, aériennes, portant
allégresse et éveil ; chemin descendant jalonné d’images sombres, étouffantes, lourdes de toutes les peurs et de tous les tourments. Symbole d’un combat éternellement
recommencé entre l’élan spirituel vers la lumière et l’inertie matérielle qui fait régresser dans les obscurités de l’âme. Toutes les gnoses reposent sur ce conflit
latent. D’une part règne le constat effrayant de l’obscurité du vécu de l’âme ... «Sauve-moi de la matière et des ténèbres», supplie la Pistis Sophia . D’autre part
lui répond la lueur d’espoir née de ce constat même - universellement, l’étoile est l’image symbolique de la lumière salvatrice. Dans la nuit de l’âme, seule brille
l’étoile-guide (étoile polaire, étoile des bergers, des Rois mages, «étincelle» des alchimistes, etc.). Si certains gnostiques accentuent le dualisme à l’extrême, la
plupart des gnoses présentent le chemin de retour de l’âme vers la lumière, comme constitué d’alternances entre phases sombres et phases claires. Ce chemin se donne
alors dans les symboles «noirs et blancs» des damiers et des échiquiers, des pavements sacrés, des labyrinthes sur le sol des cathédrales, du côté noir et du côté blanc
de l’ouroboros, etc. L’orientation symbolique est une conversion à la lumière : de la connaissance lunaire (réfléchie, cyclique, rationnelle), le regard se retourne
vers la connaissance solaire (jaillissante, irradiante, intuitive). Le symbolisme de la lumière-orientation joue sur l’opposition montagne-caverne (cf. le mythe de la
caverne de La République de Platon). Le héros ou l’âme exilée, tel Gilgamesh, doit affronter l’obscurité du monde souterrain, pour sortir de «l’autre côté» de la
montagne dans la lumière de l’aurore. Que ce soit l’orphisme, le poème de Parménide, la gnose valentinienne, les actes de Thomas, les récits visionnaires de Sohrawardi,
Avicenne ou ‘Attar, il s’agit toujours d’un voyage vers la lumière de la connaissance, par la distinction initiale entre la droite (lumineuse, aurorale) et la gauche
(obscure, crépusculaire). Ces deux directions se révèlent être l’Orient et l’Occident de l’âme (cf. H. Corbin). Si l’aurore symbolise la sortie de la nuit de
l’inconscient (cf. C. G. Jung), c’est en plein midi qu’a lieu la délivrance de l’agnoia (l’inconnaissance). «Soudain, une lumière, comme un feu jaillissant, surgira
dans l’âme» (Platon, Lettre VII ) ; «Tout à coup, vers midi, une vive lumière venant du ciel resplendit autour de moi» (Actes des Apôtres, XXII, 6) ; «Pour le
connaissant, il est toujours midi» (Chandogya Upanishad , III, XI, 3). Tout au bout du chemin de connaissance (Gnôsis , Jnana ), la lumière-orientation symbolise
finalement la brusque éclaircie de la contemplation, comme ouverture de l’instant sur l’éternité (cf. A. Coomaraswamy), disparition de la durée du moi, apparition de
la présence du soi.
Enfin, lumière et ténèbres déterminent un troisième axe de symbolisation, celui de la transformation de la réalité. La création se transforme par le regard de la
créature. Ce regard est le creuset de l’alchimiste, par où se transmue la nature en visage. Ce troisième aspect de l’opposition repose sur la reconnaissance symbolique
du paradoxe de la lumière. D’une part, la lumière est à soi-même son propre obstacle et donc sa propre altération. La lumière révèle, manifeste, suscite la vision
réceptrice; mais par là même elle se diffracte dans le «prisme» de la vision. En retour, elle permet éclairage et focalisation ; mais par là même, elle crée de
l’asymétrie, de l’écart, du retard, entre le jaillissement et le reflet, entre le sujet et l’objet, entre l’original et sa représentation. D’autre part, la lumière est
à soi-même illumination et retour à son intégrité. Au mystère de la lumière créatrice correspond le miracle de la vision réceptrice. Ainsi, la lumière est saisie
symboliquement comme tissage avec soi-même. «C’est lumière sur lumière», affirme le Coran ; «Dans Ta lumière nous verrons La lumière», annonce la Bible. Lumière et
ténèbres sont les deux faces d’une même réalité. La lumière voile en dévoilant, les ténèbres dévoilent en voilant. La lumière engendre et dissipe ses propres ombres,
mais elle est formée d’opacité. La lumière est la forme de l’apparaître et de sa propre disparition.
Le symbolisme de la lumière-orientation - et particulièrement l'opposition "noir-blanc" du pavé mosaïque - me semble prédominant dans notre quête.
L'aiguille de la boussole de la 780 me semble aussi relever de ce principe de
"lumière - orientation".
Mais une autre option s'offre à nous, qui n'est pas incompatible avec la première :
Rê, le dieu solaire égyptien.
Quand Isaac Newton reprend les expériences de Descarte sur la décomposition de la lumière à travers un prisme,
Newton note que le prisme décompose la lumière en 7 couleurs principales réparties en bandes plus ou moins larges :
Newton attribue une "force" à chaque couleur qui croit en partant du violet pour finir au rouge avec la force
maximum.
Newton place ensuite les couleurs sur un cercle. En tenant compte des différentes largeurs des bandes spectrales,
Il obtient finalement une roue chromatique de 7 couleurs.
Les 7 couleurs sont repérées par des lettres symboles :
Aux couleurs de son cercle chromatique,
Le tableau suivant indique la correspondance longueur d'onde-fréquence-couleur.
La longueur d'onde L et la fréquence f sont liées, pour toute onde (qu'elle soit lumineuse ou autre), par la relation L = c / f
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